Serviteur bientôt retiré
17 décembre 2020 le dernier collège de l'année se tient dans une salle adaptée. Le moment est historique pour un tour de table distancié qui est aussi le départ du reportage, celui de recueillir visuellement les derniers "actes" de la commune avant son déménagement, de capter les traces de ce lieu chargé d'histoire en pleine pandémie et confinement.
Sur base du travail confié par la commune, une réédition en diptyque m'a parue appropriée pour mettre en relation les instants et de les transposer dans une narration ouverte à notre imaginaire tout en gardant une dimension journalistique importante pour véhiculer des informations.
Celui qui aime décoder s'amusera à parcourir ces images étoffées de petits détails chers à mes yeux que le temps estimera ou pas.
Celui qui aime décoder s'amusera à parcourir ces images étoffées de petits détails chers à mes yeux que le temps estimera ou pas.
Il faut reconnaître que l'Hôtel communal a bien vécu dans son enclave.
Avec plus de 62 ans de vie active, les signes visibles du temps sont nombreux et la patine a laissé place à des problèmes structurels que la rénovation ne pourrait palier pragmatiquement.
L'extérieur s'apprécie comme une structure résolument peu ostentatoire entourée d'une géométrie moderne parée d'alvéole ovoïdes où béton et aluminium célèbrent au sud le rouge et l'orange comme les signes d'une chaleur désirée.
Avec plus de 62 ans de vie active, les signes visibles du temps sont nombreux et la patine a laissé place à des problèmes structurels que la rénovation ne pourrait palier pragmatiquement.
L'extérieur s'apprécie comme une structure résolument peu ostentatoire entourée d'une géométrie moderne parée d'alvéole ovoïdes où béton et aluminium célèbrent au sud le rouge et l'orange comme les signes d'une chaleur désirée.
La bâtisse naquît en 1958 pour sa partie centrale, celle qui abrite la salle du collège et son hall majestueux. Ensuite, la fin des années 70 a apporté sa modernité par une construction plus géométrique de 2 immeubles qui entourent la partie historique. Le résultat est une architecture éclectique et fonctionnelle qui aura perduré durant plus de deux générations.
Alors plutôt que de vous raconter les états de santé de la construction, je vous montre sans excès quelques traces de sa mémoire comme pour éveiller du sentiment. Non pas celui de nostalgie dans le sens que c'était mieux avant mais celui de l'inspiration pour construire notre futur.
Je pense qu'il faisait bon vivre dans la commune malgré les vicissitudes et les appels plaisants du design moderne. Je trouve aussi que le lieu, avant l'heure était doté d'un raffinement discret qui lui donnait de la hauteur. Pour l'apprécier, il fallait le connaître et sans doute le vivre.
Pour trouver de la matière, je déambule dans les méandres de l'administration, j'y cadastre méthodiquement quasi chaque service, couloir et anecdote.
L'intérieur est structuré par un cœur historique solide et prestigieux en marbre avec son escalier remarquable et sa salle du conseil des plus majestueuses.
Chaque pièce est truffée de souvenirs indissociables qui attestent du vécu de l'endroit par sa production humaine.
Le dernier étage permet l'accès à la toiture où l'on peut jouir de la vue. Le service de l'urbanisme y a son siège et est à lui seul un épisode complet. Là, un frigo géant converti sert à y entreposer des dossiers, certains stores orangés sont en lambeaux mais il s'y dégage une atmosphère généreuse que mes rencontres attestent.
L'édifice en a vu d'autres et le contexte de décembre se distingue par une faible fréquentation et au télétravail.
Sans en découdre avec la convivialité, les mesures sanitaires sont gérées mais constituent une entrave, une pression pour le personnel qui tient toujours bon.
Le lieu, dans son entièreté, est une histoire que chacun devra s'arracher un peu. J'en ressens la crainte du fonctionnaire, un sentiment de perte que j'espère combler humblement par la photographie.
Il y aura du blues lors du départ des troupes mais il y aura du plaisir à transposer son histoire dans un nouveau vaisseau.
Et si l'Hôtel cédera sa place à un projet de logement et de service, j'ai entendu le souhait du Bourgmestre de conserver certains éléments patrimoniaux.
La deuxième mort survient lorsqu'on oublie les souvenirs pas vrai?
"Ce portrait nuancé d'un centre administratif accueillant bientôt retiré durant une pandémie reflète un regard subjectif et détaillé".
Bruno D'ALIMONTE - photographie narrative & artisanale